idées de voyages

Premiers pas sur Compostelle

Par Yvette

La voie du Puy par Yvette

Depuis qu'elle a pris sa retraite, Yvette a rendez-vous régulièrement avec Compostelle. Elle emprunte un bout de chemin ici, et un autre là-bas, mais toujours elle retrouve cette ambiance si particulière.

Elle retrace ici, pour nous, sa rencontre avec ce chemin iconique, sa première fois, ses doutes, ses rencontres et tout ce que le chemin lui appris sur elle. Parce que oui, Compostelle, c'est avant tout une rencontre avec soi-même. Voici son témoignage.

Etape 1 : La retraite

 

"Il y a pas mal de temps, j’avais lu Priez pour nous à Compostelle (Jean Pierre Barret, Jean-Noël Gurgand, Edition Hachette) . Par la suite j’ai vu, lu, des reportages et l’idée à commencer à faire son chemin. Et à la retraite, mon amie m’a parlé de son propre désir d’aller à Compostelle. Le voyage est donc apparu comme une évidence. Avec une autre amie nous nous sommes lancées.

J’étais plutôt excitée et heureuse. C’était ma première itinérance, mes premières marches aussi longues. Et si j’étais déjà partie loin des miens, c’était pour des formations, pas pour un projet personnel. Je me demandais surtout si je serais capable physiquement de marcher quotidiennement, toute une journée, sur une distance dont je n ‘avais pas l’habitude. J’avais hâte de me mettre en route, mas je n’étais pas réellement pressée d’arriver à St Jacques, je voulais savourer chaque moment du voyage.

Compostelle est une destination mythique, chargée de sens. Tout le monde, sur tous les continents, ou presque, en a entendu parler. On n’y part pas seulement pour le plaisir de la randonnée, le tourisme, ou l’activité sportive, une forte dimension spirituelle s’y ajoute."

Je me demandais surtout si je serais capable physiquement de marcher quotidiennement, toute une journée, sur une distance dont je n ‘avais pas l’habitude.

Etape 2 : les rencontres

"Sur le chemin on n’est jamais seul. Sur des petits ou des grands tronçons, on peut partager beaucoup. Je me souviens particulièrement, en Espagne, d’un bout de chemin partagé avec une cycliste. Au sortir d’un cancer, elle avait éprouvé le besoin d’aller à Compostelle à vélo. Elle faisait le voyage seule. Nous nous étions dans un petit groupe Via Compostela. Nous l’avons retrouvée sur plusieurs jours. Un soir sur la place de la petite ville où nous faisions étape, nous partagions le pot rituel de fin de journée et je l’ai vue. Je l’ai invitée à se joindre à nous, elle nous a confié à demi-mots que toute seule dans son hébergement, ne sachant pas très bien où manger, elle n’avait pas un grand moral. Du coup elle s’est jointe à notre tablée pour le repas du soir. C’est ça Compostelle : la rencontre, le partage, l’attention aux autres, sans demander un retour, sans forcément donner suite.

Ce sont les étapes du Puy à Conques qui m’ont le plus enthousiasmée. D’abord, ce sont les premières, elles revêtent une dimension initiatique. Le départ de la cathédrale du Puy, cette descente des marches à la fin de la bénédiction des pèlerins sont inoubliables. Ensuite les paysages sont tous aussi beaux les uns que les autres, on voit des chapelles, des statues à tous les détours du chemin. Mais les autres étapes ne manquent pas de charme (je pense au Pont Valentré à Cahors, sa traversée m’a enchantée)."

Etape 3 : repartir

"Je me suis découverte, j’ai su que je pouvais marcher entre 20 et 30 km par jour sans problème. J’ai appris à apprécier chaque instant de marche, me retrouver, sans me couper du monde et de l’environnement. J’ai apprécié les joies simples comme la bière après la douche, les repas en table commune et les rires partagés.

Je n’ai qu’une envie, continuer, tranquillement, à mon rythme, à marcher quelques jours par an sur les routes de Compostelle ou d’ailleurs."