Trésors sur le chemin de Vézelay
Érigée au XIIe siècle, la basilique Sainte-Marie Madeleine de Vézelay est un édifice majeur mariant art gothique et roman, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979. Visite guidée de ce village, point de départ vers Cluny.
Haut-Lieu d'art et de spiritualité
Dès qu’apparaît au visiteur la colline de Vézelay dans la large vallée qu’elle domine, l’émotion le saisit et ne cesse de croître en l’approchant. L’harmonie qui se dégage des lignes du paysage impose la sérénité et sert d’écrin à ce village agglutiné sur la hauteur, dont au premier regard se manifeste sa position stratégique. Un haut-lieu dont on ne sait plus des Hommes ou de la Nature qui décida de sa silhouette qu’achève, au plus haut de la crête, la masse imposante de la basilique.
Le site dit une frontière. Qu’elle soit géographique d’abord, sur la vallée de la Cure ; historique bien sûr et soumise aux partages jusqu’à son intégration dans l’empire par Louis le Pieux au milieu du IXe siècle ; frontière, enfin, entre la beauté qui soulève l’admiration de tous et son appel pour certains à un élan spirituel.
Sur la Via Lemovicensis
La longue rue étroite qui gravit la dorsale de la colline depuis l’entrée dans les fortifications manifeste cet attrait irrésistible et se transforme au fil des pas : la basilique qui se dresse au sommet semble aspirer le visiteur sous cet étonnant porche roman, grandiose.
Alors, la nef qui s’offre au regard peut librement se jouer des couleurs et de la lumière. Tout est paré pour une admiration sans faille. Jusqu’au jeu des oculi au solstice d’été, qui projettent leur lumière en rang organisé au centre du vaisseau pour guider les pas du pèlerin vers l’aboutissement de son chemin, dans le chœur du sanctuaire. Après cela, il s’élancera sur la via Lemovicensis vers le Limousin, ou vers Cluny au sud du Morvan.
Un aboutissement et un nouveau départ
C’est dans le scriptorium de cette abbaye, qu’un manuscrit magnifiquement illustré aurait été rédigé, comprenant une description des chemins de Saint-Jacques vers Compostelle. Un précieux volume aujourd’hui conservé dans la cathédrale galicienne auquel se réfèrent dans notre époque contemporaine ceux qui veulent identifier les voies de ce pèlerinage en lui donnant une assise historique.
La présence à Compostelle de la cour bourguignonne et l’influence de Cluny expliquent que ce volume dit « Codex Calixtinus » y ait été transféré depuis Vézelay. Sa découverte et sa diffusion à l’époque moderne lui ont conféré une notoriété considérable et pourtant si récente au regard des siècles écoulés depuis sa rédaction. Une autre raison de découvrir Vézelay et d'entamer un pèlerinage jusqu'à Compostelle.
Texte : Olivier Cébe