S'équiper responsable

C’est une réalité : l’industrie vestimentaire est l’une des plus polluantes au monde, et l’équipement de randonnée ne fait pas exception à la règle. En effet, si la pratique de la marche s’avère être une activité respectueuse de l’environnement, ce n’est pas toujours le cas des vêtements et accessoires pour marcher. Matière, durabilité, usages... Via Compostela vous indique 3 étapes clés à suivre pour vous équiper de manière responsable

Randonneuse et son sac sur le chemin de Compostelle dans le Massif central - TVattard

 

1 - Identifier ses besoins

L’équipement le plus écologique, c’est tout simplement... celui que vous n’achetez pas ! Parfois à usage quasi unique ou très peu utilisé à l’année, les vêtements de pleine nature ont un coût écologique à ne pas négliger.  

Certes, cette veste de pluie avec sa matière nouvelle génération, cette sous-couche qui vous promet chaleur et respirabilité, vous font de l’œil... Mais en avez-vous vraiment besoin ? Posez-vous ces questions simples : Ai-je déjà cet équipement ? Sinon, est-ce un achat pratique, ou plaisir ? Pour combien de temps, voire de sorties, ce produit va-t-il me servir ?   

Chaque randonneur n’a pas les mêmes nécessités ni les mêmes envies. Selon la régularité de votre pratique, la durée de vos voyages, le terrain... Vous poser les bonnes questions vous évitera le suréquipement et l’achat de matériels inutiles, et réduira par conséquent votre impact. Adieu donc, la veste de pluie ultra-performante, si vous ne prévoyez pas de passer vos 10 prochaines années à sillonner l’Europe du Nord en hiver, ou les jungles équatoriales...  

Pour un usage occasionnel et un terrain classique, votre veste habituelle fera largement l’affaire pour les averses.

Randonneur se baladant dans les rues sur le chemin de Compostelle - TVattard

 

2 - Faire les bons choix

Une fois vos besoins clairement identifiés, une autre question primordiale : ce matériel doit-il être acheté neuf, ou puis-je me le procurer d’occasion, le louer ou me le faire prêter ? Il existe aujourd’hui de nombreuses plateformes en ligne de vente de vêtements de seconde main et de location d’équipement, sans compter les réseaux classiques type friperies ou brocantes... ou tout simplement vos proches, qui peuvent vous prêter ce dont vous avez besoin le temps d’une randonnée !  

Si vous devez acheter neuf, privilégiez avant tout la qualité et la durabilité. Mieux vaut investir dans un vêtement ou un accessoire qui vieillira bien, que d’en racheter régulièrement. Prenez soin de vous renseigner sur l’origine de vos produits, notamment en lisant les étiquettes, et privilégiez des équipements qui sont fabriqués le plus proche possible et dans des entreprises éco-responsables et socialement éthiques. Des labels peuvent vous guider dans votre acte d’achat : Bluesign, Oeko-tex, PFC Free, Low Impact… Ils garantissent, par exemple, que les textiles ne sont pas traités par des produits chimiques ou que toute la chaîne de production est respectueuse de l’environnement.  

Vérifiez également si le vêtement utilise de la matière recyclée : certaines marques sont en mesure de fabriquer des membranes en partie ou totalement issues du recyclage de bouteilles en plastiques par exemple. 

Voyageuse sur le chemin de Compostelle à Najac - T. Vattard

 

3 - Entretenir, réparer, recycler 

Dernier réflexe à adopter pour vos vêtements et accessoires de randonnée : entretenir et réparer quand cela est possible.  

L’entretien de votre équipement est primordial et garantit sa viabilité. Les vêtements techniques, notamment, nécessitent d’être nettoyés pour garder toutes leurs propriétés. Lisez bien les étiquettes pour ne pas endommager vos textiles. Privilégiez des lessives écologiques et douces, et lavez à basse température. Et rappelez-vous, ce type d’équipement n’aime généralement pas l’adoucissant. 

Côté réparation, certaines marques de vêtements offrent le service, parfois à vie : pensez-vous à vérifier lors de votre achat, car même si le coût est plus important au moment de passer en caisse, cela peut vous épargner des frais par le futur.  

Et selon l’organisation britannique WRAP, utiliser un vêtement ne serait-ce que neuf mois de plus permet de réduire son empreinte de 20 à 30 % !  

Pour finir, n’oubliez pas le recyclage et pensez à offrir à vos vestes, pantalons, t-shirts, ou sacs une seconde vie. Pour les vêtements toujours en bon état mais pour lesquels vous n’avez plus d’utilité, pensez encore une fois aux réseaux de revente.  

Pour les vêtements en trop mauvais état, certains centres, ressourceries ou magasins peuvent les recycler, soit en les réparant, soit en les réutilisant pour la confection de nouveaux équipements. 

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CHEMIN(S), LE MAGAZINE

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